Détournement quantique · #40/52

Dans un hôtel aux Seychelles, trois personnes préparent leur départ pour Mombasa, dans la province du Kenya, en Afrique Chinoise. Quelles peuvent bien être leurs intentions ?

Armand était au bord de la syncope quand il se décida à jaillir hors de l’eau pour reprendre enfin une bouffée d’oxygène. Il toussa, cramponné au bord de la piscine, ses cheveux gris tombant devant les yeux.

– Il a fait combien ?

– Deux trente. Et en statique en plus.

– Putain…

Au bord du bassin, un jeune homme à moustache rangea son chronomètre dans un sac de plage. La femme allongée sur le transat à côté du sien, sans regarder ni Armand, ni son voisin, dit à voix basse :

– Il faut qu’on fasse quelque chose.

L’homme déboutonnait sa chemise hawaïenne comme si de rien n’était.

– Et quoi, Sarah ? C’est le meilleur. On a besoin de lui.

– Ça a beau être le meilleur, s’il meurt noyé dans la plongée, il ne sera plus très utile, Roger !

– Taisez-vous, bordel !

C’était Armand qui les avait interpellés depuis le bassin. Il les entendait marmonner sans cesse.

– Ça va aller, dit le vieux. Ça va le faire.

Il nagea sur le côté, sortit de la piscine, et s’éloigna comme s’il ne les connaissait pas. Armand avait besoin d’un verre. L’air des Seychelles lui était insupportable et, bon sang, il n’aurait jamais cru pouvoir un jour se payer le luxe de trouver l’air des Seychelles insupportable. Pourtant, il fallait qu’il tienne le coup.

Le pire était à venir. Le lendemain, le trio quitterait l’archipel pour se rendre à Mombasa, en territoire chinois. Là les attendrait le bateau. Si tout allait bien.

Armand s’était accoudé au bar de l’hôtel. Roger le rejoignit et commanda la même chose sur l’écran de service.

– Vous savez que vous nous faites flipper ? C’est pas un manque de confiance, ne croyez pas ça.

– J’ai bien compris, Roger.

Le sexagénaire jeta hors de son verre le petit parasol en papier qui y trempait.

– Vous craignez pour l’apnée. Mais avant ça, il y a la douane à passer, et on n’entre pas en Afrique Chinoise comme on veut.

– On s’en occupe, on vous l’a déjà dit. Vous, vous vous concentrez sur le code. Nous, on s’occupe de vous amener jusqu’au répéteur.

– En vie ?

Roger but la moitié de son cocktail en une gorgée, vida l’autre au pied du palmier le plus proche, et claqua le verre vide contre le bar.

– On fera notre job. Faites le vôtre. Révisez vos maths, ou je ne sais quoi.

– Ce n’est pas une réponse, ça.

Roger s’était redressé. Avant de regagner l’hôtel, il adressa à Armand une tape dans le dos et dit :

– Il faudra vous en contenter.

*

Mombasa était la ville la plus agitée de toute la province du Kenya. Ses immeubles immenses rafistolés de tôle et de toiles semblaient pouvoir s’écrouler à tout moment. On marchait dans les rues entre les enfants qui courent sur le sol et le vrombissement incessant des drones dans le ciel, véritables nuées mécaniques qui filmaient les passants ou transportaient des marchandises. Leurs ombres dansaient sur la terre à en donner mal à la tête quand on y prêtait attention trop longtemps. Le soir venu, les idéogrammes chinois des bâtiments illuminaient la foule grouillante de teintes fluorescentes – du bleu, du rose.

Au milieu de ce vacarme, Armand, Roger et Sarah jouaient des coudes pour avancer. Ils avaient pris un taxi conduit par un humain pour éviter d’être filmés dans la navette ou dans un autocab. L’homme n’avait pas compris leur destination, il leur restait deux kilomètres de marche avant d’arriver au port.

Armand avait bien cru que leur petite escapade se terminerait au poste frontière, après avoir atterri des Seychelles. Le temps passé par l’officier derrière la vitre à regarder alternativement son visage et son passeport avait semblé particulièrement long. Il avait dû vider ses bagages devant deux soldats… une chance que ce contrôle aléatoire ne soit pas tombé sur Sarah ou Roger. Pendant les quelques dizaines de minutes qu’avait duré l’opération, Armand avait cru qu’on lui faisait perdre du temps pour le maintenir au sein de l’aéroport, car on l’avait reconnu. Fort heureusement, il avait tort, et avançait maintenant comme il pouvait dans les rues de Mombasa.

Le trio n’était cependant pas aussi discret qu’il le croyait. Au-dessus d’eux, un drone les observait en vol stationnaire, point fixe entre les trajectoires effrénées des milliers d’autres oiseaux robots. Du côté de celles et ceux qui percevaient le signal vidéo, les voix étaient neutres, attentives. Tout en zoomant sur Sarah et Roger, quelqu’un dit :

– Ça, c’est Tominski et Woodworth…

Quelqu’un confirma. La caméra se déplaça sur la silhouette d’Armand.

– …mais qui est le troisième ?

Le drone suivit ses cibles jusqu’au port. La diminution du trafic aérien força le robot-espion à se tenir plus loin, rendant les gestes des protagonistes plus difficilement visibles ou interprétables.

– On les arrête ?

– Non. Si on les attrape maintenant, on n’aura rien. Attendons de voir.

Sur le port, le trio négociait le trajet en mer avec un Somalien. La discussion était agitée. Sarah était à deux doigts de lui sauter à la gorge.

– Tu devais nous emmener au quatrième, pas au troisième !

– On a des problèmes d’approvisionnement, OK ? Ce n’est pas de ma faute. Et puis, ça change quelque chose pour vous ?

Roger dit :

– Il a raison. Troisième ou quatrième répéteur sur la ligne… ça ne change rien pour nous.

– Ce qui change, intervint Armand, c’est qu’on sera cent kilomètres plus proche de la côte. En cas d’urgence…

– Désolé, dit le Somalien. C’est le troisième relais ou rien.

Ils se regardèrent. Les chances de trouver un marin qui les conduirait au large sur plus de quatre-cents kilomètres pour une opération illégale sans les dénoncer aux autorités étaient pour ainsi dire nulles. Les rebelles somaliens étaient leur unique option… d’autant plus qu’ils leur fournissaient pratiquement tout le matériel.

– Allons-y.

Le marin les emmena jusqu’à son embarcation. Il ne leur faudrait que quelques heures pour atteindre leur cible. Le bateau quitta le port immédiatement.

– On n’attend pas la nuit ? s’étonna Armand.

– Pas nécessaire, dit le marin. La nuit tombera quand nous arriverons.

– Et la garde côtière ?

Le Somalien éclata de rire. Il les avait soudoyés bien avant l’arrivée de ses clients.

Dans la salle de surveillance, les images des trois suspects s’étaient arrêtées sur le port de Mombasa. Si le drone les avait suivis, il aurait fini hors de portée.

– On a le nom du bateau qu’ils ont pris ?

– La coque a été peinte. Fraîchement.

– Merde… Ils ont pris quelle direction ?

– Aucune idée, on n’a plus de trace d’eux. Les gardes-côtes n’ont même pas signalé le passage d’un bateau qui ressemble au leur.

Des gallons brillaient sur les épaules de celui qui dit :

– Envoyez deux bateaux et un hélico à leur recherche, avant qu’on ne les perde pour de bon. Ces gens sont des terroristes… tenons-nous prêts à intervenir.

*

Les vagues de l’océan Indien faisaient tanguer l’embarcation somalienne comme jamais. Il faisait nuit noire et Armand était à deux doigts de vomir par-dessus bord.

Sur un écran qu’elle tenait contre elle, Sarah surveillait leur position.

– C’est bon ! cria-t-elle. Coupez les machines ! On est juste au-dessus.

Tous se rapprochèrent d’elle pour regarder les images. On y voyait le point qui les représentait, pile sur la ligne brillante qui partait de Mombasa et filait hors de l’écran : le réseau quantique qui reliait l’Afrique Chinoise à Singapour.

– Aidez-moi pour la mise à l’eau du sous-marin, dit le capitaine.

Le sous-marin était un minuscule appareil une place dans lequel le trio allait devoir se tenir très à l’étroit.

– Vous n’entendez pas un bruit ? demanda Roger.

Le choc des vagues contre le bateau était intense. L’océan était agité. De quel bruit parlait-il ? Tous trois debout dans l’ouverture du petit engin encore accroché au navire, ils tendirent l’oreille. Sarah fut la deuxième à l’entendre. Le Somalien fut le premier à le voir.

– Un hélicoptère, là-bas ! Grouillez-vous ! Fermez l’écoutille !

Armand se recroquevilla à l’intérieur de l’appareil, les deux autres firent pareil, du mieux qu’ils purent. À peine l’écoutille fermée, le capitaine décrocha le submersible de son bateau et enclencha les moteurs. Roger fit plonger le sous-marin dans les profondeurs de l’océan Indien.

– S’ils nous ont repérés, on n’a pas beaucoup de temps…

Il alluma le phare avant. Un cône de lumière apparut devant eux, filmant l’eau noire, les bulles d’air et les particules flottant dans l’eau salée. Bientôt, ils le virent : le relais quantique. Posée contre le fond, c’était une véritable tour qu’on avait dressée en pleine mer. Il y en avait une tous les cent kilomètres en moyenne jusqu’à Singapour, autant de bunkers des abysses destinés à relayer le signal de la ligne internet la plus sécurisée de la planète. Les communications étaient sûres, certes, mais la ligne avait un point faible : altérer un seul des répéteurs revenait à la corrompre tout entière.

Roger avait étudié les plans par cœur. Il guida le sous-marin vers la base de la tour, là où le minuscule appareil une place pouvait se faufiler sous les quatre pieds métalliques à sa base. Ce faisant, ils réapparurent sur des écrans de surveillance, à plusieurs centaines de kilomètres de là.

– Qu’est-ce qu’ils foutent ? Ils rentrent à l’intérieur, là ?

– Oui, colonel.

Ils auraient dû envoyer un sous-marin, pas un hélico… le militaire donna cet ordre immédiatement. Il s’était fait avoir, persuadé de pouvoir rattraper le bateau du Somalien.

Des tentatives de destruction d’un répéteur quantique avaient déjà eu lieu auparavant : les terroristes laissaient des charges explosives guidées descendre lentement sous l’eau jusqu’à atteindre le fond. Que faisaient ces trois-ci ?

– On a largement de quoi les arrêter, mon colonel.

– Très bien…

Au poste de contrôle, la tension était teintée de curiosité.

– Du nouveau sur l’identité du troisième ?

– Négatif.

À l’écran, la surface du bassin interne de la tour était encore vierge.

– Aucun appareil ne peut passer les barrières de sécurité, marmonna le colonel pour lui-même.

À l’intérieur du sous-marin, Armand pensait que sa hanche allait exploser. Il sentait dans son dos courbé la paroi couverte d’éléments rigides du minuscule engin, comprimé là par Sarah, contorsionnée elle aussi.

Roger remonta, positionnant l’appareil contre une frontière métallique : des barreaux horizontaux, espacés d’une quarantaine de centimètres les uns des autres.

– Mettez ça sur votre visage, dit Sarah en sortant un fin adhésif noir d’une pochette cachée sous sa manche. Un trait sur votre front, un carré sur la joue droite, deux traits sur la gauche. Armand s’exécuta, de même que Roger. L’adhésif leur donnait l’air d’appartenir à la même tribu étrange.

– C’est maintenant qu’on va rigoler…

D’un geste, Sarah commença à desserrer l’écoutille. L’eau jaillit peu à peu à l’intérieur, remplissant l’habitacle. Armand déglutit. Il ne devait pas se laisser envahir par le stress, pas maintenant.

Quand l’engin, fichu, fut rempli aux deux tiers, le trio plongea la tête sous l’eau et l’écoutille ouverte pour de bon.

La pression était forte, mais réduite, au creux de la tour. Les yeux d’Armand brûlaient, bien plus que dans une piscine. Le sous-marin coula sous les nageurs, pivota sur lui-même dans sa lente descente et ce faisant, détourna d’eux le phare qui était leur principale source de lumière. Armand paniqua, faillit avaler de l’eau. L’espace de quelques secondes, il ne reconnut plus le haut du bas, la gauche de la droite. Il battit des jambes, cherchant à tâtons les barreaux, mains en avant. Il ne les trouva pas.

Il se sentit finalement agrippé, tiré un instant, suffisamment fort pour qu’il puisse voir le disque lumineux de la surface, et l’ombre des barres de fer en travers. Il nagea vers le haut, se faufila à travers l’obstacle, et jaillit hors de l’eau en toussant dans le bassin intérieur du répéteur.

– Merci, dit-il à Sarah, qui venait de sortir de l’eau.

– Dépêchez-vous, on n’a pas que ça à faire, lui dit-elle en retour.

Il rejoignit le bord, se poussa hors de l’eau. Une fois debout, il observa la structure qui s’élevait au-dessus de leurs têtes. Des escaliers métalliques donnaient accès à des passerelles tout autour d’eux, dans toutes les directions. Les parois circulaires en béton étaient closes par un dôme de la même matière. Des kilomètres de câbles colorés sillonnaient la surface grise jusqu’en haut. On entendait le bruit des machines fonctionner, celui de ventilateurs se mettre en route de temps à autre. Leurs hélices projetaient l’ombre de leur mouvement à travers la lumière des spots de chantiers accrochés aux murs.

– Ne restons pas là.

Armand avait les yeux plongés sur l’eau du bassin intérieur. Le cône de lumière du petit sous-marin avait disparu. Leur voyage était un aller simple. Le seul retour possible était l’attente d’une arrestation. Mais d’abord, ils devaient agir.

Les trois intrus avancèrent, guidés par Roger et ses capacités mémorielles. Il ne se trompa pas une seule fois pour les emmener à la base du dôme, dix mètres plus haut.

– À vous de jouer, maintenant, dit Sarah à Armand face à la première porte blindée sur leur passage.

Armand s’approcha du clavier où insérer le code. Roger avait relevé la jambe de sa combinaison de plongée, révélant la présence de petits outils serrés par un large élastique autour de son mollet.

– Pas la peine, lui dit Armand. Quelle heure est-il ?

– 01h57.

Le sexagénaire réfléchit quelques secondes et entra un code à seize chiffres sur le clavier. La porte s’ouvrit.

– Comment vous avez fait ça ?

– Vous croyez que je ne foutais rien à l’hôtel ? Le code change toutes les heures, ici. Ils multiplient un code qui correspond à l’heure avec deux nombres premiers.

– Et comment vous les connaissez ?

– Ça, c’est mon affaire.

Au centre de contrôle, les militaires avaient toujours le nez collé à leurs écrans. On venait d’appeler le colonel pour lui signaler que deux sous-marins de l’armée chinoise étaient prêts à plonger au pied du relais quantique. Les terroristes étaient faits comme des rats.

– Alors, ce nom pour le troisième homme ?

– Toujours rien, mon colonel.

– Comment ça, rien ? Les caméras à l’intérieur peuvent bien les filmer de près, non ?

– Oui… mais ils trompent la reconnaissance faciale avec de la pixel attack. Ils ont mis quelque chose sur leur visage qui ralentit l’algorithme.

– Les petits connards…

Dans la tour, le trio avait passé tous les portiques et se retrouvait maintenant au cœur du système. Elle était là, devant eux, pas plus grande qu’un mètre cube : la chambre d’intrication et ses deux compartiments, donnant accès à deux bits quantiques.

Roger avança vers l’une des deux poignées.

– Allez-y… Qu’on coupe cette ligne une bonne fois pour toutes.

Cette fois, c’est Armand qui sortit du matériel de sous sa combinaison. Enroulé autour de son mollet gauche, un minuscule terminal était emballé dans un sachet hermétique. Il le brancha à la chambre d’intrication et commença ses manipulations.

À quelques centaines de kilomètres de là, les nouvelles étaient mauvaises :

– Mon colonel ! Nos sous-marins sont trop épais pour emprunter le même chemin qu’eux !

– Eh bien faites ouvrir les barreaux !

– On ne peut pas les forcer, on est obligé de contacter trois personnes pour récupérer leur code personnel

– Alors contactez-les !

Au cœur de la tour, le temps commençait à presser. Le trio avait bien entendu le bruit des moteurs de sous-marin brassant l’eau, à l’extérieur. Mais ils étaient le virus, le virus qu’on sait présent dans le corps et contre lequel on ne peut déjà plus lutter. Sarah fit le tour de la pièce, un minuscule spray de peinture à la main. Elle aveugla toutes les caméras.

Couper la ligne internet ultra sécurisée qui reliait Mombasa à Singapour, c’était faire perdre à la plus importante puissance du monde son plus grand vecteur d’informations fiables. Si l’installation était informatiquement endommagée de façon conséquente, la Chine serait forcée d’utiliser le réseau classique… où l’attendraient les plus féroces pirates de la planète.

– C’est bon, dit Armand. Il se recula et laissa Roger tirer sur les poignées, un geste simple une fois la sécurité levée, mais qui suffirait à faire sauter toute la chaîne d’intrications de la ligne.

Un déclic métallique figea Roger dans son geste. L’homme se retourna. Il vit d’abord Sarah, mains en l’air, puis Armand, un minuscule revolver à la main.

– Écartez-vous, Roger. Personne ne va couper l’internet quantique chinois aujourd’hui.

– Putain de matheux… grogna le malfrat.

D’un geste brusque, il tira sur la poignée de toutes ses forces. Elle était encore bien bloquée.

– Vous pensiez que j’allais la déverrouiller pour de bon ? Vous rigolez ou quoi ?

– Moi qui vous croyais fiable ! Tu parles !

– Pourquoi être allé si loin ? demanda Sarah. Si vous n’avez rien débloqué, qu’est-ce que vous avez fait, là ?

– La Chine doit faiblir, mais vous vous y prenez très mal. Cette ligne est la plus sécurisée du monde, impossible à espionner… Quand Singapour recevra les cent-quarante millions de lignes de données assurant que leur allié chinois entend les envahir sous peu par ce canal, cette ligne sera beaucoup moins utilisée.

– Mais… vous ne pouviez pas nous en parler plus tôt ?

– Non, car ce ne sont pas les seules données qu’ils auront. Mon petit paquet contient aussi des informations critiques sur votre organisation. Vos planques, vos noms, vos adresses, vos scandales de meurtres, de trafic de drogue…

– Enfoiré ! Vous nous avez utilisés !

– Et comment !

La tour se mit à trembler. Les énormes barreaux sous le bassin se faisaient écarter, l’armée allait débarquer.

– C’est le moment de devenir le complice de deux terroristes… ou le héros, pauvre mathématicien pris en otage, qui leur aura résisté jusqu’au bout et aura empêché la coupure.

– Vous n’allez…

Un coup de feu en pleine tête interrompit Sarah. Deux balles clouèrent Roger sur le sol. Armand lâcha son arme, s’assit par terre.

Le temps de réaction de Singapour face à l’énormité des données transmises serait long. Suffisamment pour lui permettre d’être arrêté, interrogé, disculpé et félicité par le gouvernement chinois. Puis de disparaître avant les grandes révélations.

Armand mit les mains sur la tête et ne broncha pas quand des militaires suréquipés débarquèrent en hurlant, lourdement armés.

Il avait joué son coup et n’avait plus rien à perdre.

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