Prêts à tout pour que leurs familles puissent enfin s’hydrater, cinq amis décident de braquer une banque d’eau. Mais peut-on s’improviser bandit sans prendre d’énormes risques ? Avec « Intarissable », vivez le frisson de « Neurocop » (02/52) de l’autre côté du miroir.
Les maux de tête, la fatigue, la pisse qui brûle… on ne s’y habituait jamais vraiment, mais on apprenait à vivre avec. On apprenait à vivre avec le manque d’eau en permanence à l’esprit. En trouver était la priorité de la journée, avant quoi que ce soit d’autre. Les plus fragiles ne faisaient pas long feu.
Steve s’était habitué à chercher l’ombre, quand il marchait pieds nus dans les rues. Il avait passé son enfance à creuser des trous à la pelle avec les gamins de son âge pour dénicher un peu d’eau souterraine, se faisant de l’argent de poche au passage. S’inventer des talents de sourcier était facile si l’on prenait la peine d’observer la végétation. Sauf qu’aujourd’hui, de la végétation, il n’y en avait plus. Il fallait aller à jusqu’à la côte et brûler au soleil pour distiller l’eau de mer. C’était d’autant plus compliqué que des routes, des clôtures, des bâtiments entravaient maintenant le passage. Les zones maritimes avaient été rachetées par des banques privées qui filtraient à grande échelle, vendaient le sel d’une part et stockaient des réserves d’eau potable de l’autre.
Steve serrait contre lui son ami Naïm. Il ne l’avait encore jamais vu pleurer, mais là, il pleurait même avec lui. Steve se remémora Dune, ce livre dans lequel l’eau est si précieuse que les habitants du désert ne pleurent pas, de peur d’en gaspiller. Dans la vraie vie, quand on perdait un enfant à cause de la chaleur, on pleurait, même quand on manquait d’eau.
– Qu’est-ce que je vais faire, Steve ? Comment je vais vivre, maintenant ?
– Tu as ta femme avec toi, vous devez être forts tous les deux.
Les mots creux étaient sortis d’eux-mêmes. Steve s’en voulait presque de ne rien trouver d’autre à dire.
C’était le quatrième enfant du quartier à succomber à la chaleur. Avec quarante degrés en moyenne et des pics montant parfois au-delà de cinquante, le soleil se montrait sans merci.
– Il faut qu’on fasse quelque chose. On ne peut pas rester comme ça, dit Naïm. Si on avait eu plus d’eau…
Il ne termina pas sa phrase. Sa femme venait d’entrer dans la pièce. Les parents déchirés tombèrent dans les bras l’un de l’autre avant de rejoindre le minuscule cercueil. Steve préféra s’effacer. Il rentra chez lui en rasant les murs, comme il l’avait toujours fait.
*
Personne ne vit Naïm pendant près d’une semaine. Le sixième jour, seulement, il réapparut au coucher du soleil pour aller boire un verre. Steve était là, entouré de la bande habituelle.
– Un filtre, s’il te plaît.
Le barman s’exécuta. Il enfila des gants et chargea la cuve de sa presse en morceaux de cactus, puis il actionna un grand levier en s’y appuyant de tout son poids. Quelques gouttes de jus verdâtre s’écoulèrent dans un verre minuscule. Le liquide fut filtré, puis servi à Naïm, qui rejoignit ses amis.
– Santé, dit-il en levant son verre, épargnant aux autres la nécessité d’engager la conversation.
Tous ensemble, ils burent une gorgée aussi petite que possible.
Steve ne tenait plus. Il ne dormait plus depuis trois jours, où il avait eu une idée. Une idée risquée qu’il devait absolument partager avec ses amis.
– Il faut que ça cesse. Il faut qu’on attire l’attention sur la situation, que les gens se rendent compte. Et si ça pouvait rapporter de l’eau…
À côté de Naïm, l’énorme Richard but une autre gorgée de jus de cactus et demanda :
– À quoi tu penses ?
Steve se pencha en avant après un coup d’œil à gauche, puis à droite.
– On braque la banque d’eau. Celle de la côte.
– Un braquage ? un braquage, Steve ? C’est ça ta solution ? Je suis cuisinier, moi, putain.
– Et alors ? Si on te trouve un pétard, tu seras un cuisinier avec un putain de flingue !
Naïm avait froncé les sourcils, mais il écoutait attentivement. Il avait choisi de prendre son ami au sérieux.
– Tu vois ça comment ?
– On pourrait se débrouiller pour entrer à l’intérieur, crever quelques cuves pour leur faire peur… On réclamerait de l’eau pour nous. Puis on ressortirait une fois les citernes de la ville réapprovisionnées. Ça nous ferait une réserve pour au moins un mois, jusqu’à ce que l’air se rafraîchisse.
– Risquer la prison pour un mois d’eau ?
– Un mois, Richard ! dit Naïm. Un mois sans vieux ni gosses qui meurent de soif…
Quatrième homme autour de la table, Raphaël n’avait encore rien dit. L’encre de ses vieux tatouages avait viré au bleu sous l’effet du soleil. Jusque là muet, penché en arrière sur sa chaise, il dit :
– Mon cousin Boris sort de taule. Il pourra nous fournir des explosifs. De quoi faire bien flipper ces couillons.
Richard balaya ses trois amis des yeux.
– Alors c’est vrai, vous voulez vraiment le faire, comme ça, sur un coup de tête ? Il vaudrait mieux qu’on y aille en étant beaucoup plus nombreux, non ? qu’on mobilise un maximum de gens ?
– Tu rigoles ? Dès qu’on sera plus de dix à se rassembler pour avoir des discussions animées, la surveillance de la ville va nous repérer et nous faire mettre sur écoute. C’est nous qui devons le faire, ou personne. À quatre… plus le cousin de Raph.
Richard gardait les yeux au fond de son verre. Steve lui dit :
– Ils purifient des milliers de litres d’eau par jour, Richard, et on n’a droit à rien. Rien du tout ! Tu ne trouves pas que ça mérite qu’on se bouge le cul ?
– Mon gamin est mort, continua Naïm. Je veux que personne d’autre n’ait à connaître ça.
Le cuisinier avala le reste de son verre cul sec.
– C’est bon. J’en suis. Qu’est-ce qui arrivera, au pire, hein ? En taule, au moins, on a de l’eau tous les jours…
*
Les quatre amis passèrent les dix journées suivant leur réunion à planifier le braquage de la banque d’eau, sur la côte. Boris, le cousin de Raphaël, réussit à leur fournir des matraques électriques et des explosifs.
– C’est pas pour les humains, ça, avait-il expliqué en leur donnant. Le courant serait trop faible. Par contre, c’est assez pour mettre hors service un androïde qui pourrait surveiller la zone et donner l’alerte. Si vous appuyez ici, la charge électrique est projetée à environ trois mètres maximum.
Ce fut quand ils ouvrirent, à cinq, la caisse contenant les explosifs au fond du camion réfrigéré de Richard qu’ils se rendirent compte qu’ils avaient franchi une ligne. Reculer était devenu impossible. Steve sentait en lui un mélange de stress et d’excitation.
– On balance ça sur l’infrastructure, on fait tout péter. Ça ne fera qu’égratigner les bâtiments, mais ça fera beaucoup de bruit et de flammes. De quoi les faire bien flipper.
Il y avait aussi d’autres charges, plus petites, destinées à faire sauter une porte.
– Tout est automatisé, là-dedans, avait expliqué Steve aux autres. Si on parvient à entrer à l’intérieur, tout va se verrouiller et les alarmes se mettront en marche. Justement, c’est ce qu’on cherche.
*
Il fallut encore trois jours de préparatifs avant que l’équipe ne soit définitivement prête. Le soleil avait disparu à l’horizon depuis bien longtemps quand ils s’installèrent dans le camion. Richard conduisait, Boris se tenait à côté de lui. Dans la partie arrière, Steve, Naïm et Raphaël veillaient sur la caisse d’explosifs, le cœur battant, une lampe minuscule pour seul éclairage.
Le convoi démarra, empruntant les routes encore peu fréquentées à cette heure de la nuit. Richard roulait doucement, ce n’était pas le moment de faire un excès de vitesse. Secoués à l’arrière, Raphaël, Naïm et Steve espéraient que le trajet ne soit pas trop long… sinon ils finiraient par manquer d’air.
Quelques dizaines de minutes plus tard, Richard quitta l’autoroute et descendit sur la côte. Aucun matériel n’était produit sur le site, en autogestion quasi totale. Il ne fallut que renverser une clôture avec le camion en roulant à fond pour y pénétrer, et se retrouver en moins de deux minutes derrière la porte du bâtiment immense.
Isolé de la ville la plus proche, les pieds dans l’eau de mer, l’imposant édifice de béton et ses gigantesques citernes s’élevaient dans l’obscurité, éclairés çà et là par quelques lampes de sécurité. Debout à proximité de l’entrée après s’être jetés hors du camion, les cinq hommes pouvaient entendre la mer et le bruit des pompes qui en absorbaient l’eau pour la rendre potable.
– Vite, vite, passez-moi les explosifs.
Raphaël donna les plus petites charges à son cousin, qui les disposa sur la porte. Pendant ce temps, Steve, Naïm et Richard lancèrent les charges filantes en direction des hauteurs des installations. La micropropulsion des petits engins leur permit de monter très haut. Ils s’agrippèrent au béton, n’attendant plus qu’à être déclenchés à distance.
– La porte, ça donne quoi ?
– Je n’ai plus qu’à lancer ça, bouchez-vous les oreilles.
Ils avaient les mains à moins d’un centimètre de leur tête quand ils entendirent :
– Il y a quelqu’un ?
Les paroles les figèrent dans leur geste et l’explosion retentit sans qu’ils ne se soient protégé les oreilles. À moitié assourdis, ils eurent le temps de voir, dans l’illumination provoquée par les flammes, qu’une femme se tenait à quelques mètres d’eux à peine. Ni une ni deux, Boris avait couru vers elle, plus étourdie que lui et probablement aveuglée par l’explosion à laquelle elle avait assisté de face. Il la saisit par les bras et la força à venir avec eux à l’intérieur.
– Allez, on se dépêche ! Dedans, dedans !
Reprenant ses esprits, la femme parvint à enclencher une alarme.
– Putain !
Boris lui envoya son poing dans la figure. Steve et Naïm l’arrêtèrent. Richard ressortit, redémarra le camion et le gara en raclant le mur, se laissant juste de quoi ouvrir la portière pour revenir à l’intérieur du bâtiment, mais en condamnant l’entrée.
Quand il rejoignit ses amis, la femme avait été remise debout. Du sang lui coulait sur le menton.
– Vous êtes qui, vous ?
Elle avait l’air d’avoir peur, mais son regard transmettait surtout de la haine à leur égard.
– Répondez, putain !
– Je suis ingénieure sur le site.
– Mais qu’est-ce que vous foutiez là en pleine nuit ?
– Je vous en pose, moi, des questions ?
Ils s’échangèrent un coup d’œil. Steve dit :
– Il faut la laisser partir.
– Hors de question, dit Boris. Je veux de l’eau, moi, beaucoup d’eau. Si on a un otage, on a plus de poids dans les négociations.
– Oui, mais ça va chercher beaucoup plus loin qu’un simple braquage d’installation vide !
– J’ai dit qu’elle restait ici ! cria Boris en sortant son revolver.
– OK, ok, dit-elle. Je reste avec vous. On peut se calmer et ranger son arme, maintenant ?
Raphaël refit son apparition. Il avait circulé partout au rez-de-chaussée.
– J’ai fait le tour, j’ai vu aucun androïde.
– Il n’y a pas d’androïde ici, dit l’ingénieure. Il fait trop humide.
Voyant qu’ils la regardaient avec des yeux ronds, elle ajouta :
– Vous ne le saviez pas ? sérieusement ?
– Arrêtez de faire l’intéressante, et montrez-nous plutôt à quel endroit on peut sagement se barricader en attendant les négociations avec la police.
*
Les braqueurs ne dormirent pas de la nuit.
– Comment vous vous appelez ? demandèrent-ils à l’ingénieure.
– Rose.
– Rose, vous allez nous faire visiter la maison, et nous montrer où on peut se désaltérer.
Ils passèrent la nuit à boire, riant comme des fous d’ouvrir une trappe de sécurité, de pouvoir y plonger les mains et de sentir un torrent d’eau les refroidir.
– Je crois que j’ai jamais vu autant d’eau potable d’un seul coup ! avait dit Richard.
– C’est la colonne terminale, vous avez tout contaminé en y plongeant les mains… lui avait répondu Rose.
Ils n’en avaient que faire. Une à une, ils avaient goûté aux eaux de toutes les phases de purification, depuis l’eau de mer jusqu’à l’eau en fin de cycle. Ils durent bien vite aller aux toilettes, mais trouvèrent plus intelligent d’uriner partout où ils le pouvaient, comme des gosses ravis de taguer une voiture de police pour montrer leur mécontentement.
– Faites pas cette tête, Rose !
Ils riaient surtout pour ne pas trop avoir à penser à la matinée qui approchait. La police allait débarquer, et ce serait une autre affaire.
Quelques heures plus tard, ils furent pris au cœur de l’action. La police était là, en un nombre bien plus important que ce que Steve aurait imaginé. Les braqueurs pouvaient les voir à travers le petit hublot donnant sur l’extérieur, de la salle la plus haute, dans laquelle ils étaient postés.
Les téléphones ne sonnèrent pas pour autant.
– Ils hésitent à négocier, ou quoi ?
– C’est le moment de tout faire péter, dit Naïm.
– On y va ?
– Boris lança la commande. Le bâtiment trembla trois fois quand les charges explosèrent au-dessus d’eux. De la poussière tomba du plafond.
Le téléphone sonna enfin. Steve décrocha et ne laissa pas son interlocuteur prononcer le moindre mot.
– Vous avez vu ça ? alors, préparez-vous à pire si vous ne nous écoutez pas. On a les moyens d’éventrer les citernes !
Il raccrocha sur le champ.
Une demi-heure plus tard, plusieurs camions d’intervention débarquèrent sur les lieux du braquage.
– Mais… ils ne vont quand même pas donner l’assaut ! dit Naïm en voyant les combis noirs se vider d’hommes armés jusqu’aux dents.
– Qu’est-ce que vous croyiez, les gars ? demanda Rose.
Sa question resta sans réponse. Le téléphone sonna encore. Boris décrocha. Une voix de synthèse s’adressa à lui :
– Police. Ceci est un programme conversationnel. Nous sommes disposés à prendre en compte vos revendications. Quelles sont-elles, et que pouvons-nous faire pour que votre otage reste en bonne santé et nous soit restitué ?
– Alors écoute-moi bien, petite merde électronique. On va envoyer illico trois camions-citernes remplis à ras bord jusque dans la vieille ville pour y renflouer nos réserves de quartier, où on bute la connasse d’ingénieure qui est avec nous, compris ?
Rose blêmit. Steve mit la main sur son épaule, comme pour la rassurer. Elle trembla.
Les minutes furent longues sans aucune réaction de la police.
– Qu’est-ce qu’ils foutent, bordel ? demanda Naïm à voix haute.
– Ça sent pas bon les gars, ça sent pas bon ! grogna Boris. Moi je dis que si on veut être pris au sérieux, il faut la buter !
– Hors de question ! On ne bute personne !
– Vous êtes pas obligés de le faire, mais moi je vais le faire !
– Calme-toi, Boris !
Raph parvint à prendre son arme à son cousin. Fou furieux, il partit s’isoler dans une pièce voisine. Raphaël et Richard le suivirent.
– On vous fera pas de mal, Rose, on vous le promet.
Que faisaient-ils là, ces gens ? se demanda-t-elle. Mis à part l’autre cinglé, les quatre autres n’avaient pas l’air d’êtres si mauvais…
– Steve ?
Rose prit son courage à deux mains.
– Pourquoi vous faites ça ?
Naïm et Steve se regardèrent un instant, puis ils lui répondirent. Ils lui racontèrent tout : les vieux et les enfants morts, la sécheresse, le rationnement d’eau, la misère du quotidien, les mensonges sur les températures atteintes à certains endroits… Naïm retint ses larmes au moment de parler de son fils. Rose se surprit à faire de même.
Ce fut un coup de poing en plein estomac pour elle. Jamais elle n’avait été confrontée de si près à cette misère, au manque d’eau. Elle qui avait fait ses études pour aider les gens réalisait qu’une partie non négligeable de la population voyait maintenant ce produit essentiel à la vie comme un luxe. Elle l’avait toujours su, mais embarquée de force dans cette situation, elle se prenait la réalité de plein fouet. Compatissante malgré tout ce qui était arrivé ces douze dernières heures, elle dit :
– Je vous promets d’essayer de faire quelque chose. D’essayer de trouver des moyens plus économiques de filtrer et transporter l’eau. Je suis sincèrement désolée pour le petit…
Elle posa les mains sur le bras de chacun d’eux. Naïm lui répondit d’un sourire timide et honteux.
– Désolé de vous avoir mêlée à ça…
De l’autre côté du hublot, un drone de la police volant à une bonne dizaine de mètres filmait la scène à travers la vitre. L’œil noir de la caméra retransmit les images au sol. On zooma sur le visage du braqueur, sur le geste compatissant de l’ingénieure. Il y avait suffisamment de matériel en quatre secondes de vidéo pour couvrir les conséquences d’un assaut musclé.
Une nouvelle explosion retentit.
– C’est quoi ce bordel ?
Un grincement atroce se fit entendre. Le bâtiment trembla, puis un bruit de cascade s’éleva à travers les murs. Par le hublot, Naïm, Steve et Rose virent de l’eau s’étendre sur le sol en des quantités incommensurables.
– Boris, bordel ! Ne me dis pas que t’as fait péter une citerne pour de vrai !
Le cousin réapparut, détonateur à la main, suivi des deux autres.
– Il faut qu’ils comprennent qu’on ne plaisante pas !
– Mais espèce de con, il ne fallait pas non plus gaspiller d’eau !
Les brigades d’intervention pénétrèrent dans le bâtiment par toutes les entrées possibles. Même de tout au-dessus, les braqueurs purent entendre les béliers les faire sauter. Il y eut les pas précipités dans les escaliers métalliques, les cris des instructions qu’on donnait.
Steve anticipa l’arrivée de la police dans la pièce, il s’agenouilla de lui-même et mit les mains derrière la tête. Il fut suivi de près par Raph, Naïm, puis Richard. Râlant, Boris décida d’en faire de même. Tous sursautèrent quand la porte céda.
– Je suis l’otage ! cria Rose en levant les mains.
Trois balles la clouèrent au sol. Les autres n’eurent pas le temps de respirer que leur sort fut scellé de la même manière.
– Cibles abattues, confirma-t-on dans un micro.
Dans la seconde qui sépara l’impact des balles de sa mort, Steve, le braqueur improvisé, eut une dernière pensée face à son propre sang sur le sol. Il y avait donc tant de liquide à l’intérieur de son corps ? Quand la vie s’éteignit en lui, il avait encore soif.